L’actualité politique, dominée par les perspectives de l’élection présidentielle de février prochain, ne laisse que peu de place aux autres sujets dans la livraison de jeudi de la presse quotidienne. WalfQuotidien et L’Observateur reviennent tous les deux sur les déclarations du Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, à l’occasion de la convention nationale d’investiture du candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) à la présidentielle de février 2019, en l’occurrence le président sortant Macky Sall. "Il n’y aura pas cinq candidats face à Macky [Sall]", assure le chef du gouvernement, qui fait la une de WalfQuotidien, selon lequel les cadres de BBY "crient déjà victoire".
WalfQuotidien cite le Premier ministre affirmant qu’il n’y aura "même pas cinq candidats face à Macky Sall, le 24 février prochain", signe, selon lui, de "la rationalisation des partis politiques [qui] va se poursuivre le 1er décembre, date de validation des candidatures". "Le 24 février, à 18 heures, tout sera déjà joué", assure Mahammed Boun Abdallah Dionne, cité en première page de L’Observateur. Le Premier ministre laisse ainsi entendre que le président sortant sera réélu dès le premier tour de la prochaine présidentielle.
Un optimisme qui contraste avec l’analyse que certains opposants font de la situation nationale, à l’image de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, qui a dirigé le premier gouvernement mis en place par Macky Sall après son élection en mars 2012. "Le régime actuel se bat contre l’émergence du Sénégal", affirme Abdoul Mbaye, leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT). Il enfonce le clou en ajoutant : "Ce qu’on constate, c’est que la faim et l’insécurité alimentaire se sont installées dans notre pays". Le Soleil soulève un autre point de l’actualité politique, la consultation du fichier électoral.
"En réponse à la demande de certains partis politiques légalement constitués, qui souhaitaient (...) consulter le fichier électoral, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a invité hier les intéressés à désigner leurs représentants à raison d’un par formation politique", écrit le journal. La politique se mêlant souvent à d’autres sujets, plusieurs quotidiens reviennent sur l’affaire Karim Wade, le fils de l’ex-président de la République, condamné à six ans de prison pour enrichissement illicite. Il vit depuis deux ans au Qatar, après avoir été remis en liberté, grâce lui étant faite par le président de la République.
Ce sujet d’actualité découle de l’avis du Comité des droits de l’homme de l’ONU, qui demande que le procès de Karim Wade soit révisé, ce qui constituerait un "désaveu" pour la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), selon certains journaux. Karim Wade, arrêté en 2013, a été jugé et condamné par cette juridiction spéciale, pour enrichissement illicite et détournement de fonds, une condamnation assortie d’une amende de 138 milliards de francs CFA.
Les avocats de l’Etat déclarent que la condamnation de l’ancien ministre d’Etat ne sera "jamais" réexaminée, rapporte Sud Quotidien. Concernant le paiement de l’amende de 138 milliards de francs CFA, sans quoi il ne pourrait pas revenir au Sénégal, La Tribune affirme que Karim Wade compte déjouer cet obstacle en misant "sur le temps de la justice", la contrainte par corps obéissant à une procédure précise. Le Témoin Quotidien évoque les relations entre le pouvoir et la société civile, à la suite de la décision du ministère de l’Intérieur de retirer à Lead Afrique francophone l’agrément lui permettant d’exercer au Sénégal, arguant la participation de cette organisation non gouvernementale (ONG) à "des opérations de financement irrégulières pour une association".
Cette mesure vise en réalité le collectif Y’en a marre, selon la presse, sachant que Lead Afrique francophone est l’un des partenaires du mouvement Y’en a marre que le président Macky Sall ne cessait d’encenser en 2012, selon Le Témoin Quotidien. Alors candidat à la présidentielle de cette année-là, "Macky Sall ne trouvait pas de mots assez doux pour flatter Y’en a marre et la société civile. Devenu président et candidat à sa réélection, voilà qu’il déclare la guerre aux deux entités", écrit Le Témoin Quotidien. Source A affirme que "la fouille" des ONG est menée depuis 2015, "l’assaut" du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye ne représentant que la "phase 2" de ce processus, selon le même journal. BK/ESF
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